vendredi 21 juin 2013

Du leadership et de son absence à Saint-Donat-de-Rimouski

Il aurait fallu sortir l'échelle!

Réponse inepte du directeur général Gil Bérubé 
à ma demande de mettre le drapeau de la municipalité en berne 
après la tragédie de Lac-Mégantic survenue le 6 juillet 2013.

 
 
Saint-Donat-de-Rimouski peine à identifier ses cul-de-sac. La rue Desgagnés débouche par la rue Lévesque. Or, un panneau de signalisation routière annonce à l'entrée le contraire. Quant aux rues Saint-Laurent, Hallé et des Loisirs, elles sont de vraies impasses dépourvues de toute indication. Cet confusion, cette absence de bonne direction, s'observe chez nous un peu partout. Voyez.

La main invisible


Le conseil municipal est au point mort. Les projets se font rares et les absences nombreuses. Le siège d'une ex-conseillère sera laissé vacant une année entière. Les idées grandioses de monsieur Pierre Gauthier semblent déjà appartenir au passé. Le conseil ne se réunit plus que pour donner un vernis légal aux décisions administratives du directeur général.

Pour justifier cette apathie, Michel Côté, maire de Saint-Donat et préfet de la MRC de La Mitis, hausse les épaules en expliquant que c'est partout pareil. Son irrésolution devient manifeste quand il se tourne à répétition vers Gil Bérubé, le directeur général, comme pour lui demander: «Qu'en penses-tu?» À Louis XVI qui lui demandait ce qu'il devait faire, Rivarol aurait répondu: «Faire le roi.» Misère!

Les rênes du pouvoir flottent. Comme la nature a horreur du vide, les fonctionnaires, qui expédient normalement les affaires courantes, prennent les choses en main. Vient une posture abracadabrante, technicienne et antidémocratique, où les élus règnent mais ne gouvernent plus. La notion de «gouvernance» traduit bien le processus par lequel le monde de la gestion finit d'avaler la souveraineté du peuple donatien(1).

La dépossession tranquille


J'ai prié le conseil dès octobre 2012 d'honorer la mémoire d'un des «pères du Mont-Comi (2)» et bâtisseurs de Saint-Donat: Étienne Caron (1915-2008). Cela devait avoir lieu le 8 juin à la Fête des Voisins. C'était avant que le directeur général ne prenne soudainement le parti de son ami Réjean Lévesque. Suivant un raisonnement simpliste, il allégua que le conseil ne pouvait aller de l'avant à «un contre un». Il s'arrogea la décision en mâchant tranquillement sa gomme. Pas mal pour un non élu!

Le DG se joue aussi du conseil sans remuer les lèvres. Nous sommes un petit village, or il ne souffla mot de mon projet aux Donatiens qui passent journellement à son bureau. On put presque jurer que ma demande n'ait jamais existé. J'en suis ulcérée.

Lecteur perspicace, vous songez peut-être à ce que fit alors Michel Côté? Rien. Démissionnaire à plus d'un titre, le maire ne réside plus à Saint-Donat. Cet homme mou fut indifférent à mes efforts en vue de faire connaître l'histoire locale.

Dernier appel


J'ai rencontré Gil Bérubé à dix jours de la Fête des Voisins pour m'enquérir de quelques développements. En effet, je n'avais pas eu de réponse officielle à ma demande officielle. Il affecta l'innocence. Compte tenu de ce qui vient d'être exposé, je le crois hypocrite. Bref, je lui transmis directement une copie de ma lettre envoyée à tous les foyers donatiens. Sitôt après, en prévision des Journées nationales de la culture, il forgea ce mensonge(3):

[L]a municipalité de Saint-Donat a déjà manifesté, par ses interventions [lesquelles?], sa volonté d'appuyer concrètement [un gros zéro] les initiatives qui visent l'affirmation de son identité culturelle et la participation active de ses citoyens à la vie culturelle (Procès-verbal de la séance du conseil du 3 juin 2013).

Il y a un an, un retraité de Cacouna qui avait acheté trois rôles d'évaluation municipal de Saint-Donat datant de 1879, 1929 et 1941 chercha à les vendre à la municipalité pour la somme rondelette de 300 dollars. Plutôt que de négocier, la directrice générale et secrétaire-trésorière adjointe lui conseilla de me joindre afin que je m'en porte acquéreuse. Je ne suis pas une mécène. Mon nom n'est pas Rockefeller. Ce patrimoine archivistique, sous la responsabilité de la municipalité, s'est évaporé aujourd'hui quelque part dans la nature...

La leçon


Si les élus se succèdent, le directeur général et secrétaire-trésorier reste et se taille en somme une position dominante dans l'appareil. L'histoire contemporaine nous enseigne, par exemple, qu'il suffit à Staline d'être secrétaire général de son parti pour se rendre maître de l'empire soviétique. De cette fonction, il sut pla cer ses créatures aux postes clés. Une vérité court toujours en 2013: le bureaucrate qui gère seul en permanence l'État - si gentil ou médiocre soit-il - dispose du pouvoir de mener sa politique personnelle. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois!

Je souffre de voir ma «petite patrie» ainsi avachit. Le citoyen doit s'intéresser à la chose publique. La parole est la première marque de l'engagement. Je me prends à espérer que le maire élu en novembre prochain saura revaloriser l'institution municipale s'il (ou elle!) assume l'ensemble de ses responsabilités et embauche un nouveau directeur général. Comme je l'ai illustré en introduction, il est temps que les Donatiens apprennent à identifier correctement un cul-de-sac lorsqu'ils en ont un sous les yeux!

Notes et références

(1) Pierre Lefebvre, «La gouvernance: un crime parfait. Entretien avec Alain Denault», Liberté, no 300, Été 2013, p. 57-61.
(2) Expression des journalistes Roger Boudreau, «Étienne Caron. L'un des ''pères'' du Mont-Comi!», L'Avantage, 24 septembre 2004 et Sonia Lévesque, «Décès de l'un des pères du Mont-Comi», L'Information, 24 février 2008.
(3) Gil Bérubé et la Municipalité n'ont jamais organisé d'activités dans le cadre des Journées de la culture. Par téléphone, Bérubé m'a assuré que ce n'était qu'une «façon de parler»!

À titre comparatif, le Comité de développement Val-Garnier de Saint-Charles-Garnier, une municipalité voisine trois fois moins peuplée, offre plusieurs activités aux Journées de la culture de septembre 2013:

- historique des croix de chemin; 
- visite du musée de la scie mécanique et expo de photos; 
- soirée folklorique et canadienne avec orchestre local 
(Le Mouton NOIR, vol. 19, no 1, septembre-octobre 2013, p. 8).

Article paru sur le site Internet du journal L'Avantage, Rimouski, 22 juin 2013.

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Épilogue

Plus ça change, plus c'est pareil.
Le désintérêt de la population permit à l'inamovible Gil Bérubé de désigner le maire.
À droite de kid kodak (Pascal Bérubé), enfoui sous ce Père Noël mal fagoté, à la bedaine croche,
 se cache le nouveau maire de Saint-Donat, Olivier Gillet.
Photo: Facebook de la municipalité de Saint-Donat-de-Rimouski, 16 décembre 2014.
Notez que ce cliché orna le profil Facebook de la Municipalité jusqu'à...la St-Valentin. Ho! Ho! Ho!

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Comment réforme-t-on un système pourri?

Suggestion de film

Brubaker (1980)

Photo: Amazon

Synopsis: «Un directeur de prison, soucieux d'améliorer la vie des pensionnaires de son établissement, a recours à des méthodes peu banales mais efficaces.

Arrivé incognito parmi d'autres détenus à la prison de Wakefield, Henry Brubaker observe et étudie ce qui se passe autour de lui. Il découvre un monde fait de brimades, de sévices et de corruption de la part des gardiens. Après quelques jours, il révèle sa véritable identité. Il n'est autre que le nouveau directeur, nommé par le gouvernement pour procéder à d'importantes réformes. Fort de son expérience, Brubaker se propose d'assainir Wakefield, d'en extirper les multiples violences. Mais les prévôts, qui eux-mêmes purgent leur peine, ne lui facilitent pas la tâche et voient avec inquiétude leurs prérogatives disparaître. La situation s'améliore cependant... (Wikipédia, page consultée le 7 février 2016).» 

samedi 1 juin 2013

Un rendez-vous manqué à Saint-Donat-de-Rimouski

Il y a dans les noms plus que de simples étendards onomastiques.
C'est la façon de s'afficher devant l'autre qui se joue,
à l'échelle des États comme à celle des groupes ou des individus.

FRANÇOIS-XAVIER FAUVELLE

Étienne Caron

La municipalité de Saint-Donat-de-Rimouski présente le 8 juin sa première édition de la Fête des Voisins. L'événement permet d'accroître le sentiment d'appartenance, de travailler ensemble à développer une communauté plus soudée et plus humaine, lit-on sur le site Internet de la Fête.

Il y a un lieu où les résidents de Saint-Donat se réunissent presque quotidiennement pour y célébrer les principaux rites (baptêmes, mariages, funérailles), la Fête nationale, accueillir les activités des aînés, voter aux élections ou tenir les séances du conseil municipal: le Centre communautaire L'Oasis. À ma demande, les édiles ont d'abord convenu de renommer à la Fête des Voisins l'édifice en «L'Oasis-Étienne-Caron».

Monsieur Étienne Caron (1915-2008) voua une bonne partie de son existence au service public. L'agriculteur de métier présida les destinées de Saint-Donat à un moment charnière de son histoire (1953-1981) ainsi que les fêtes entourant le 125e anniversaire de la municipalité en 1994. Il fut des luttes du Canada français, de tous les organismes à part le Cercle des fermières! Il ne fit évidemment pas l'unanimité. La politique est par définition un espace où s'exerce le pouvoir et s'aménage les conflits.

Caroline St-Laurent, «Le monde municipal bas-laurentien au milieu du XXe siècle.
Une histoire de vie: Étienne Caron (1915-2008)», L'Estuaire, no 70, juin 2010, p. 24-29. ISSN: 1484-6969.
Article disponible sur Sémaphore, le dépôt numérique de l'Université du Québec à Rimouski.



Les éteignoirs
Mais voilà, il suffit qu'un citoyen s'oppose pour que les membres du conseil jettent l'éponge sans plus amples consultations. Monsieur Réjean Lévesque, qui siégea au conseil municipal durant sa dernière année à la mairie et orchestra sa défaite en 1981, reste 32 ans plus tard son principal et irréductible adversaire. Tout au plus, accepterait-il une reconnaissance par les propriétaires actuels du Parc du Mont-Comi. Cette entreprise privée est libre de ses choix. Toujours est-il que la municipalité se doit de faire quelque chose, car c'est à l'identité donatienne que le plus mémorable de ses élus fut associé. Si les Bérubé, les Côté, les Hallé et les Lévesque se voient ça et là dans la toponymie, la famille Caron qui s'enracine dans ce coin de pays n'apparaît nulle part.

À la séance du 4 février, le retraité baby-boomer est intervenu, pas une, mais deux fois, pour s'assurer que le projet d'une jeune avorte. Étienne Caron aurait été contre l'achat de L'Oasis. À cela, je réponds qu'il n'était plus maire depuis 15 ans! Économe devant l'Éternel, il voudrait plus que tout aujourd'hui rentabiliser l'investissement. Toujours en verve, le citoyen brandit le spectre de morts se retournant dans leur tombe. Je m'intéresse aux vivants. Ainsi, les résidents de Saint-Donat peuvent connaître mes efforts et s'approprier leur histoire depuis 2010 en consultant le site Internet de la municipalité.

Le maire Étienne Caron est remercié par le ministre des Affaires municipales
et futur Premier ministre du Québec, Jacques Parizeau.
Photo: Gracieuseté de Martin Desjardins

L'effritement du monde commun

Voici le tableau: l'addition de un et un n'offusque pas monsieur Lévesque à condition de ne jamais donner deux! Les mêmes conseillers, qui passèrent outre les admonestations de ce dernier concernant la toile de la patinoire, s'en lavent aujourd'hui les mains. Vous connaissez maintenant l'absurde quadrature du cercle par laquelle un conseil irrésolu, indifférent à mon travail, bloque l'expression d'un hommage légitime.

Nous revenons à la case départ. Et pourquoi ne pas ajouter à L'Oasis le nom d'une petite vedette locale au nombril percé tant qu'à être frileux et superficiel? Un village festif, préoccupé par la seule consommation de l'instant présent, à l'image d'une société aseptisée, fuyant toute épaisseur culturelle, toute pesanteur historique, par crainte de heurter les susceptibilités, mais aussi par mauvaise conscience. À l'heure où la transmission du patrimoine québécois n'est pas assurée, les nouveaux arrivants ont toutes les raisons de croire que nous sommes une «page blanche», une banlieue-dortoir sans personnalité, où certains, à commencer par le maire (Le Jaseur, février 2010), révèlent envoyer leurs enfants directement à l'école anglaise!

Saint-Donat-de-Rimouski deviendra-t-il
 un «village Potemkine»?
Photo: Gregor Sailer


Face à cette régression collective, cette barbarie douce, il ne me reste qu'un atout. La population est plus instruite que jamais. J'ose croire qu'en m'adressant à son intelligence nous sauverons ce qui peut encore l'être. La conscience historique est une vertu citoyenne. Elle inspire souvent l'héroïsme, le courage, le sentiment du devoir.

Étienne Caron marqua son époque. Ah oui, j'oubliais, il était un conservateur, figure honnie de l'arriéré pour son détracteur infatigable. Est-ce un crime suffisant pour lui interdire droit de cité? Les Donatiens et les Donatiennes qui l'ont plébiscité pendant 28 ans devaient l'être aussi un peu. Vox populi, vox Dei! Un peuple qui rejette son passé n'a pas d'avenir. Finalement, je préfère citer un autre Lévesque, René de son prénom: «Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire à la prochaine fois».

«Nous souhaitons que l'élan que vous avez donné à l'épanouissement de notre milieu et que vous avez si bien amorcé, se poursuive au-delà de notre génération.» - Hommage d'un citoyen lors de son 25e anniversaire à la mairie le 30 septembre 1978.

Article paru sur le site Internet du journal L'Avantage de Rimouski le 30 mai 2013.

Un oasis sans nom à Saint-Donat-de-Rimouski
Photo: Site Internet de la municipalité
Nota bene

Si j'avais voulu faire publier ce texte dans le journal municipal (Le Jaseur), tous les obstacles auraient été réunis pour me barrer la route: longueur, saison estivale, etc. Aussi c'est à mes frais que je me résolus à le diffuser par la poste à tous les foyers donatiens.

jeudi 16 mai 2013

Communication au 81e congrès de l'Acfas



Association francophone pour le savoir - Acfas

Domaine de recherche 405 - Milieux de vie, aménagement et appropriation de l'espace humain

Du jeudi 9 mai à 10 h 00 au vendredi 10 mai à 17 h 00.

Responsable: Mario Carrier, Université Laval


Session: Territoires périphériques ou oubliés: significations des lieux, adaptations et apprentissages

Vendredi 10 mai 2013

8 h 30 - 12 h 30

Communications orales

Présidence/animation: Caroline Sarah St-Laurent UQAM - Université du Québec à Montréal

Bâtiment - Local: Pavillon J.-A.-de Sève - 0136


Résumé de ma communication:

Présentation des données du recensement canadien de 2011 dans les médias rimouskois

Le recensement est une entreprise nécessaire et exigeante. Accompli à dates fixes, il doit respecter une méthodologie stricte et éprouvée. Il offre un portrait irremplaçable de la situation, une «photographie» du marché du travail, de la répartition d'une population selon l'âge, le sexe, la langue, etc. Les tendances observées sont précieuses. Elles soulèvent toutefois des enjeux politiques et économiques. Ainsi, par exemple, toutes les municipalités désirent être attractives.

La règle veut qu'en démocratie l'information circule librement. Or, peu de citoyens consultent les résultats du recensement à la source. La plupart d'entre eux comptent sur les journaux afin de se faire une opinion. Ces derniers donnent-ils l'heure juste? Arrivent-ils à se tenir loin des passions ou sont-ils soumis aux pressions de certains acteurs socio-économiques? Puisque les résultats du recensement canadien sont présentés par étape tout au long de l'année, nous nous proposons de faire la couverture de la presse écrite de la région rimouskoise en 2012.

Au plan de la recherche, nous souhaitons approfondir et critiquer l'analyse faite par Dominique Morin et Véronique Dumouchel lors du 80e congrès de l'Acfas en mai 2012, car le dernier recensement canadien semble contredire leur conclusion quant à une «nouvelle dynamique de croissance» au Bas-Saint-Laurent.

Publication sur le site Internet de la revue Argument



L'article qui suit est le texte d'une intervention prononcée devant la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour le Québec présidée par le juge Jules Allard lors des audiences publiques tenues à Matane le 12 septembre dernier.

Publication dans la revue L'Action nationale


En couverture
Frédéric Metthé
«A CAPPELLA»
Acrylique sur toile, 2010, 121,92x91,44 cm.

Caroline Sarah St-Laurent, «La nouvelle race des seigneurs», L'Action nationale, volume CII, numéro 11 (novembre 2012), p. 59-67. ISSN-0001-7469.

Site Internet du périodique: www.action-nationale.qc.ca

L'article est maintenant disponible aux archives de la revue, dans la Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec: bibnum2.banq.qc.ca/bna/actionnationale/

Pascal Bérubé? Duplessis, sors de ce corps!

Le «cheuf» de la pub

Ce texte d'opinion concerne le ministre-québécois-péquiste-du-Tourisme-et-responsable-de-la-région-du-Bas-Saint-Laurent-et-député-de-la-circonscription-rurale-de-Matane-depuis-2007-et-de-Matane-Matapédia(et-La-Mitis-fuck-le-DGE)-depuis-2012(1), le pas-pompeux-pantoute et succinctement nommé Pascal Bérubé.

Comme Duplessis («Électeurs, électrices, électricité!»), le député-ministre et, avant tout, «mononcle» Pascal Bérubé recycle aux Fêtes et aux élections ses vieux calembours. À Pâques: «Il semble que c'est le congé Pascal [sic] mais Pascal n'est pas en congé (Twitter, 29 mars 2013)».

Les médias sont pour lui un champ de bataille quotidien. L'enjeu étant d'intimider les voix discordantes(2). Un arbitre, Me Jean-Paul Boily, a reconnu(3) son rôle dans le congédiement de l'animateur libertarien Paul-André Beaulieu de Sainte-Anne-des-Monts (Le Riverain, 4 septembre 2012 et Le Pharillon, 18 novembre 2012).

Quand il ne s'approprie pas carrément le travail des autres, vivants ou morts (le défunt Claude Béchard, voir Le Saint-Laurent Portage, 27 mars 2013), l'homme aux 14 700 tweets (20-25 par jour) cultive les marques d'autosatisfaction en parlant de lui à la troisième personne: «Des félicitations pour le travail du ministre Bérubé! (son Twitter, 7 février)» et «Les derniers ministres du Bas-Saint-Laurent sous le PLQ étaient résidents de Maria et Sillery. Sous le PQ, il habite au Bas-Saint-Laurent (23 avril)».

«Orateur invité» (Progrès-Écho, 27 janvier 2013 et L'Avantage, 23 janvier) devient «orateur principal» (Twitter de Bérubé), «grâce entre autres» (La Voix de la Matanie, 7 février 2013) devient «possible avec» (Twitter de Bérubé), etc. Diantre! Sait-il lire correctement les nouvelles? Remarquez que toutes ces petites «libertés sémantiques» ont en commun de l'avantager.

Jouer avec les mots, on connaît ça au Québec! Dans ses discours, Duplessis ne «dépensait» pas, mais «consacrait à» l'argent des contribuables. Aujourd'hui, le généreux Pascal fait savoir qu'il «donne» 5000$ à Centraide (L'Information, Mont-Joli, 2 janvier 2013, p. 3)... avec l'argent des Québécois (selon Radio-Canada). Oups!

Fréquenter le milieu communautaire était pour Pascal Bérubé un pis-aller en attendant de se faire élire. Une fois à l'Assemblée nationale, l'ancien coordonnateur au projet de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale de la MRC Haute-Gaspésie pratique l'austérité. Je le cite: «Un gouvernement qui fait des économies est un gouvernement de l'économie. Nous atteindrons l'équilibre budgétaire avec rigueur (Twitter, 23 janvier)». Après les coupures à l'aide sociale, le parvenu claironne: «Le président du Conseil du Patronat, Yves-Thomas Dorval, félicite Pauline Marois pour les efforts investis dans l'équilibre budgétaire (22 avril)».

L'autocrate n'est ni à droite ni à gauche, il est au pouvoir. Nationaliste de circonstance et député péquiste - ou caquiste, s'il le faut - de carrière, ces procédés rappellent la vieille politique dont Duplessis est l'archétype. Le genre d'homme à remettre aux enfants des 10 cents sur le parvis de l'église question d'étaler sa générosité.

Critiquer Pascal Bérubé? Résister au «cheval fougueux» (Danielle Doyer) et «bombeur de torse» (L'Avantage, 30 décembre 2012)? Oui, mais intelligemment, sinon on ne fait qu'éveiller le Minotaure, exciter la «bête politique (Roger Boudreau)».

L'auteure de ces lignes ne craint pas que Pascal Bérubé s'améliore au point de la priver d'arguments dans les prochains mois. N'hésitez pas à suivre l'actualité pour plus de péripéties, de «bérubépéties» à vrai dire...

Plagiat!

Pascal Bérubé est allé jusqu'à s'approprier le macaron d'un ex-député aujourd'hui décédé.
Yves Bérubé représenta la circonscription de Matane à l'Assemblée nationale de 1976 à 1985.
Source: Twitter de Pascal Bérubé, 10 mars 2014.

Notes

(1) À chacune de ses interventions, Pascal Bérubé tient à ce qu'on précise l'ensemble de ses titres. Pour la MRC de La Mitis, voir Roger Boudreau, «Pascal Bérubé passe par-dessus la tête du directeur général des élections», Site Internet du journal L'Avantage, 7 juillet 2012.

(2) Louis-Antoine Lemire, «Paul-André Beaulieu. Congédié à tort, tranche l'arbitre», Le Journal de Québec, 3 septembre 2012. Récupéré de https://www.journaldequebec.com/2012/09/03/congedie-a-tort-tranche-larbitre (Page consultée le 17 octobre 2021). Louis Deschênes, «Pascal Bérubé aurait fait des pressions pour museler un animateur», CIEL FM 103, 23 janvier 2015.

(3) Res judicata pro veritate habetur (La chose jugée est tenue pour vérité).

Hagiographies du «cheuf»
  • Conrad Black, Maurice Duplessis, 2e édition revue et augmentée, Montréal, Éditions de l'Homme, [Première édition: 1977] 1999, 547 p.  
  • Robert Rumilly, Maurice Duplessis et son temps, 2 tomes, Coll. «Vies canadiennes», Montréal, Fides, 1973. ISBN: 0-7755-0460-2.

Épilogue

Pascal Bérubé bat la campagne afin d'empêcher la diffusion de... ses propres faits et gestes! Il n'accepte pas la parution de ce texte sur le site Internet du journal L'Avantage de Rimouski le 25 avril. Je vous le dis: dangereux pour la parole citoyenne le bonhomme!


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                                                                             *       *

Marketing

Faute de contenu, l'homme politique fait du contenant. Admirez la finesse de quelques mises en scène:


Pascal parle industrie avec son ti-casque
(Source: YouTube, mars 2012).


Un cadrage parfait avec employée au centre
et poster de lui-même à gauche
(Source: YouTube, février 2012)




Objet de collection: sa signature à l'encre bleue sans fautes d'orthographe



Pascal le soliloque
(Sources: Zphoto.ca, Tourisme Québec, octobre 2012)


La «bête politique» vise Danielle Doyer
(Sources: La Presse Canadienne et 
Huffington Post, février 2012)

lundi 15 avril 2013

Souverainiste orpheline : lettre ouverte à monsieur Alain Dion

 Photo: Thérèse Martin, L'Avantage, 26 février 2014.

Je me nomme Caroline Sarah St-Laurent et désire m'adresser au président du Comité exécutif du Parti québécois pour la circonscription de Rimouski.


Je remarque que vous êtes un citoyen engagé, faisant connaître régulièrement vos opinions dans les médias d'ici ou d'ailleurs au Québec. Sachez que j'apprécie vos efforts en faveur des cégeps en région et votre discours en matière de langue. Je salue particulièrement votre ardeur à défendre des idées qui n'ont pas toujours la cote dans l'espace public.

Je ne suis membre d'aucun parti. Cependant, je constate que seule la bannière du Parti québécois l'emporte dans la région rimouskoise depuis près de 20 ans.

Un tel château fort devrait attirer des patriotes d'envergure, des «leaders». Ce n'est pas le cas(1).

Allons au fait. Existe-t-il un écrit d'Irvin Pelletier? Quant à Pascal Bérubé, cette «bête politique» (L'Avantage, 30 décembre 2012) fait carrément peur(2). Au fédéral, J.-F. Fortin n'a pas de programme et se borne à dénoncer Harper. Le NPD (Guy Caron) ou le PLC (Pierre Cadieux) en font autant, point besoin d'un Tartuffe souverainiste(3). Dois-je ajouter à la liste Suzanne Tremblay? Bloquiste en 2004, pro-Boisclair en novembre 2005, Québec solidaire en février 2006 et pro-Marois en 2012, elle est médaillée de la reine en 2013! Avec ces élus décadents, les derniers souverainistes (28-30% d'après les sondages) ne se parlent plus qu'entre eux et ne convainquent personne. C'est l'impasse.

De grâce, abrégeons le supplice! Voici le fond de ma pensée: ne pourriez-vous pas succéder à Irvin Pelletier? Cet inactif a annoncé plusieurs fois qu'il songeait à quitter la «politique active».

Je ne doute pas que la population rimouskoise et l'ensemble du Québec puissent compter en vous un fidèle serviteur et solide défenseur de ses droits.

Votre ancienne élève,

Caroline Sarah St-Laurent

Notes

(1) Caroline Sarah St-Laurent, «À l'Est, rien de nouveau», L'Avantage, 28 janvier 2013.
(2) Pour un cas d'intimidation du ministre Bérubé, voir Louis-Antoine Lemire, «Paul-André Beaulieu. Congédié à tort, tranche l'arbitre», Le Journal de Québec, 3 septembre 2012. Récupéré de https://www.journaldequebec.com/2012/09/03/congedie-a-tort-tranche-larbitre (Page consultée le 17 octobre 2021). Louis Deschênes, «Pascal Bérubé aurait fait des pressions pour museler un animateur», CIEL FM 103, 23 janvier 2015 et Dominique Fortier, «P.A. Beaulieu gagne sa cause contre CJMC», Le Riverain, 4 septembre 2012.
(3) Jean-François Fortin disait: «[Avec le gouvernement Harper] les pilotes du Saint-Laurent ont intérêt à savoir parler anglais (L'Avantage, 20 mars 2013)». Au même moment, il se cherche un ou une secrétaire-réceptionniste et exige que celui-ci ou celle-ci parle anglais (atout important). Or, son électorat est à 99% francophone et le français est la langue commune au Québec. Conclusion: faites ce que je dis et pas ce que je fais!

Lettre ouverte parue sur le site Internet de l'hebdomadaire L'Avantage de Rimouski le vendredi 12 avril 2013.

jeudi 7 mars 2013

Suzanne Tremblay, une souverainiste monarchiste?

Rule, Britannia

La pendaison de cinq Patriotes devant la prison de Montréal, au Pied-du-Courant.
Dessin d'Henri Julien (XIXe siècle)


Le 15 février 1839, Chevalier de Lorimier s'écria avant de mourir sur l'échafaud: «Vive la liberté, vive l'indépendance!» Je m'adresse en son nom à madame Suzanne Tremblay(1). J'apprécierais que vous éclaircissiez dans mon esprit un fait troublant. Vous avez accepté la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II en janvier dernier. Comment conciliez-vous cela avec vos 11 années à siéger sous les couleurs du Bloc québécois (1993-2004)? En quoi être une «bonne Canadienne» et «loyale sujette de Sa Majesté», telle une Elvis Gratton du star-system monarchique, s'accordent-ils avec vos convictions souverainistes? Au fait, êtes-vous encore souverainiste?

Une offensive fédéraliste et conservatrice

Stephen Harper se sert de l'appareil gouvernemental pour réaliser ses fins. Aux symboles canadiens «trop rouges» que représentent la Charte des droits et libertés, les soins de santé universels et les missions de paix à l'étranger succèdent l'austérité, la reine et une armée «bleues».

Tout accepter revient à tout subir. Cette médaille, produite en 60 000 exemplaires et distribuée au coût de 7,5 millions de dollars, fait partie de l'offensive monarchiste des conservateurs au même titre que les festivités (28M$) entourant le bicentenaire de la guerre de 1812. Ils élèvent l'âge de la retraite et coupent actuellement l'assurance-emploi de travailleurs qui n'ont pas votre fonds de pension! Ex-syndicaliste, vous démontrez à l'égard de ces derniers un manque flagrant de solidarité. Présidente de la Coalition Urgence Rurale et de la Coalition régionale contre la réforme de l'assurance-emploi, vous faites preuve d'une remarquable incohérence.

L'incohérence d'une «vire-capot» à l'oeuvre:

Suzanne Tremblay, dans le coin supérieur droit,
s'oppose à la réforme de l'assurance-emploi de Harper
(Photo: Pierre Michaud, Progrès-Écho, 3 mars 2013, p. 3.)


Suzanne Tremblay encourage les festivités monarchistes de Harper (Photo: Jill Thompson, Calgary, 9 octobre 2012, site du premier ministre du Canada)













Ces célébrations exubérantes, jubilatoires, furent dénoncées par le Bloc québécois et certains élus néo-démocrates pour ce qu'elles sont: propagande et «symbole de colonisation» (Maria Mourani, Le Devoir, 8 février 2012). Ce «gaspillage» (Éditorial d'Élisabeth Fleury, Le Soleil, 27 décembre 2012) «ne correspond tout simplement pas aux valeurs du Québec (Louis Plamondon, TVA Nouvelles, 7 février 2012).» Soucieux d'entretenir un cercle d'amis influents, le député du NPD Guy Caron exécute pourtant la volonté de Stephen Harper et dévoie ses compatriotes.

L'esprit est prompt, mais la chair est faible. 30 personnalités de chez nous «jouissent» d'une distinction rétrograde. La présidente du conseil d'administration du Mouton NOIR, Colombe St-Pierre, figure sur la liste(2). Ces hommes et ces femmes savent-ils seulement assumer leurs engagements fédéraliste et monarchiste qui font d'eux des Lise Thibault en herbe (voir «Affaire des dépenses excessives»)? Enfin, ne nous abusons pas. Dans toute cette mascarade, la plus désinvolte demeure vous, Suzanne Tremblay.

Je reçus la nouvelle comme une gifle. C'est une erreur de jugement. Imaginez Jean Chrétien ou Stéphane Dion accepter une décoration de la Société Saint-Jean-Baptiste! Vous êtes la première souverainiste monarchiste que je connaisse. Jusqu'où va votre consentement?

Vous semblez croire qu'il soit possible d'être souverainiste à Québec et fédéraliste à Ottawa ou vice versa. Une chatte y perd ses chatons à vous voir «manger à tous les râteliers». Vous devez une explication à ceux qui vous firent confiance et qui, aujourd'hui, ne comprennent rien à votre attitude.

Honorer la reine n'est pas un jeu. L'acte porte à conséquence. Que les journalistes aient transmis l'information sans sourciller et que cela passe «sous le radar» de l'opinion publique en dit long sur la dépolitisation de notre société.

Petit rappel à la gauche multiculturaliste et à la droite libertarienne, jumeaux idéologiques du libéralisme radical: si être citoyen du monde est devenu cliché, l'enracinement du politique nécessite que l'on ne puisse changer d'identité comme de chemise. N'en déplaise à Colombe St-Pierre et à l'équipe du Royal Sheep, les nations existent encore.

Une carrière politique jalonnée d'inepties (3)

Il y a un an à peine, lors de la dernière crise au Parti québécois, vous étiez «outrée» par les déclarations de Bernard Drainville: «C'est lui qui est en train de s'effondrer, pas le parti» (http://www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2012/01/22/001-duceppe-tremblay-suzanne.shtml). Or, à l'évidence madame, vous faites une piètre donneuse de leçons!

Des sources, aussi bien sérieuses que satiriques, vous présentent carrément comme une «loose cannon», la «Don Cherry francophone» (Serge Chapleau, 1998, http://www.mccord-museum.qc.ca/scripts/viewobject.php?section=162&Lang=2&tourID=vq_p4_6_fr&seqNumber=26).


Caricature de Serge Chapleau, 1998, Musée McCord

André Néron, directeur de cabinet du chef bloquiste Michel Gauthier, devait vous «tenir par la main». Âgé de 35 ans et vous 60, il écrit dans Le temps des hypocrites publié chez VLB éditeur en 1998:

Chaque fois que les journalistes attaquent une de vos déclarations, ils le font parce que c'est sorti ''tout croche''. Vous auriez donc intérêt à en dire le moins possible [...] [Quelques responsables du parti] avaient dressé une liste des députés «à problèmes» ou qui, à leurs yeux, ne possédaient aucune qualité politique ou parlementaire. Les premiers ciblés étaient des gens comme Suzanne Tremblay [...] (p. 141, 142 et 144)

Dans son éditorial du 28 mai 1997 (vigile.net/archives/pol/election/lbbloc.html), la directrice du Devoir, Lise Bissonnette, appuie le Bloc québécois «pour le principe», mais souhaite précisément votre défaite. Je la cite textuellement: «selon ce qu'exige l'intelligence»! Or, comme le Bloc a besoin d'être premier chez les francophones et que Rimouski est francophone à 99%, vous êtes parvenue à vous faufiler trois fois plutôt qu'une. Misère!

Les médias vous accordent trop d'importance. Souverainiste avec Pauline Marois, monarchiste avec Stephen Harper, pro-Boisclair en novembre 2005 et Québec solidaire en février 2006 (4), ne craignez-vous donc pas le ridicule?

«Les libertés du peuple soldent ces honneurs(5

Bref, madame Tremblay, participer à notre aliénation en «tétant les honneurs» est vanité. La médaille vaut 60 dollars. Serait-ce votre prix? Et l'Histoire (pendaison des Patriotes, coup de force de 1982, déportation des Acadiens), vous y avez pensé? Retraitée, vous exercez votre liberté à perpétuer nos chaînes.


Un documentaire pertinent
Le temps des bouffons de Pierre Falardeau (1993)

Nota bene:

Il est possible de signer une pétition demandant l'abolition du poste de lieutenant-gouverneur sur le site Internet de l'Assemblée nationale jusqu'au 15 mai 2013. https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-3575/index.html

Ouvrage signalé:

André Néron, Le temps des hypocrites, Montréal, VLB éditeur, Coll. «Partis pris actuels», 1998, 216 p.
ISBN: 2-89005-687-2.

Notes et références:

(1) Suzanne Tremblay affirmait dans Le Rimouskois du 20 octobre 2010 à la page 3: «Il faut jouer du coude si on [les femmes] veut arriver à percer, à être vue et à être reconnue parce que si on a toutes la voix douce et qu'on ne parle pas trop, on ne va pas se réaliser.» Alors, je me lance!
(2) Le journal Voir du 22 mai 2008 rapporte qu'en cuisine la chef St-Pierre «milite contre le gaspillage». Quelle ironie!
(3) «Invitée à l'émission Le Point, de Radio-Canada, l'ancienne députée Suzanne Tremblay, partisane déclarée d'André Boisclair, a dit, entre autres inepties, que la position de Pauline Marois dans la course à la direction  du PQ pouvait être influencée notamment par le fait que la candidate a «trop maigri»... Les «gens» penseraient qu'elle est malade (sous-entendu, elle ne peut pas diriger un parti). [...] Mme Tremblay affirme qu'elle ne fait que rapporter ce qui se dit ''sur le terrain''. Si c'est le cas, le ''terrain'' péquiste est bien stérile et peu prometteur pour l'avenir du parti et du Québec.» Micheline Carrier, «Le facteur ''sexe'' dans la course à la direction du Parti québécois», Sisyphe, 14 novembre 2005 [En ligne]http://sisyphe.org/article.php3?id_article=2056 (Page consultée le 29 juillet 2015).
(4) «Québec solidaire. Remous parmi les souverainistes du Bas-Saint-Laurent», Radio-Canada, 19 avril 2006, http://www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2006/04/18/004-bsl-quebec-solidaire.asp (Page consultée le 7 avril 2013).
(5) «Bourassa reproche aux chefs naturels des Canadiens français d'abandonner leur fierté, les revendications légitimes de leur peuple, pour une invitation, une décoration, un titre de sir. [...] Les libertés du peuple soldent ces honneurs.» Robert Rumilly, Henri Bourassa. La vie publique d'un grand canadien, Montréal, Chantecler, 1953, p. 111.

L'essentiel de cet article paru dans Le Mouton NOIR, Rimouski, vol. XVIII, no. 5 (mai-juin 2013), p. 9.

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Suggestion de lecture sur ce thème

La petite loterie. Comment la Couronne a obtenu la collaboration du Canada français après 1837,
Montréal, Boréal, 1997, 283 pages. ISBN: 2890528227. Basé sur la thèse de doctorat de l'auteur.

«Stéphane Kelly, dans une brillante application des méthodes de la sociologie historique, décrit ici les imaginaires à l'origine de la fondation du Canada, au milieu du XIXe siècle.

Stéphane Kelly est sociologue. Il a été chargé de cours à l'Université de Montréal et membre du comité de rédaction de la revue Possibles pendant de nombreuses années. (Note de l'éditeur

Voir la recension du politologue Marc Chevrier dans la Revue canadienne de science politique (vol. 30, no 4, décembre 1997, p. 745-747) ou dans l'Encyclopédie de L'Agora.

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La force d'un symbole


À l'instar du premier ministre Wilfrid Laurier (1841-1919) fait chevalier (sir), plusieurs des Canadiens les plus riches et les plus influents ont reçu des décorations de Londres lors du jubilé de diamant de la reine Victoria en 1897. Avec leurs nouveaux titres, ils se firent insuffler la conviction de la justesse du mouvement visant à la fédération impériale. Le secrétaire d'État aux Colonies, Joseph Chamberlain (1836-1914), put ainsi compter sur Laurier lorsque la guerre contre les Boers éclata en 1899.


mardi 22 janvier 2013

Dans l'Est-du-Québec, rien de nouveau

 
Athènes est morte parce qu'Athènes voulait mourir. 
Les classes qui meurent, meurent de leur propre abandon,
 et les nations qui meurent, meurent d'abord de leur cancer intérieur.

ANDRÉ MALRAUX, 1948

Le pire ennemi de l'indépendance du Québec 
ne réside plus dans les gouvernements libéraux fantoches,
 mais dans la prolongation indue de l'existence 
d'une troupe d'amateurs dévoués aux farces et attrapes nationalistes.

CHRISTIAN SAINT-GERMAIN, 2016

Ce texte d'opinion est une réponse à l'article «Pascal Bérubé bombe le torse de satisfaction» paru sur le site Internet du journal L'Avantage le 30 décembre 2012. Sa longueur s'explique par la nécessité d'étayer la preuve d'une documentation solide et par le fait que les politiciens visés jouissent de ressources énormes pour se faire valoir toute l'année. Ils bénéficient notamment d'un hagiographe: «La confiance règne: le politique et le journaliste échangeront sur d'autres sujets, certains confidentiels, très confidentiels, mais ceux-ci le resteront», affirme Roger Boudreau, journaliste à L'Avantage de Rimouski.

Les «bombeurs de torse» et «ti-namis»

Les souverainistes sont au pouvoir dans Rimouski-Mitis depuis 20 ans, soit au lendemain de l'échec de Meech. Le pays n'advenant pas, nos élus aménagent la gouvernance provinciale. Ils intériorisent la défaite. La lutte pour l'indépendance ainsi détournée, ils goûtent au confort du statu quo et s'encroûtent(1). Loin des yeux, loin du coeur. Avec le dépérissement de l'État et la dépolitisation, rien ne freine la «guerre de chacun contre chacun (Hobbes)». Pascal Bérubé fait croire qu'il «donne 5000$ à Centraide (L'Information, Mont-Joli, 2 janvier 2013, p. 3)» alors qu'il s'agit de fonds publics (Radio-Canada, 27 décembre 2012). Danielle Doyer se promena à l'étranger sur le bras (on the arm) des contribuables. Dénoncer les absences de Jean-Yves Roy était «très délicat» (TVA Nouvelles, 1 septembre 2010) pour Jean-François Fortin qui voulait éviter de compromettre son arrivée dans «l'appareil du parti», d'où ses silences complices. L'avenir appartient désormais aux «petits amis» qui bougent le moins et entretiennent le mieux des rapports incestueux avec les médias.

Jean-Yves Roy (2000-2010) est un beau cas de «député fantôme» (2).
L'ex-maire de Mont-Joli, Jean Bélanger, a fait une sortie en règle contre lui lors de son départ.
Photo: Archives, Radio-Canada.ca

Le projet souverainiste devient entre leurs mains un hochet que l'on agite aux quatre ans pour récolter le suffrage des électeurs captifs. Jean-François Fortin associe même l'intérêt national à de la partisanerie (L'Information, 19 novembre 2012). Je cite notre Tartuffe: «La souveraineté [du peuple québécois] n'est pas pour moi un but ultime à atteindre».

L'ex-enseignant en sciences politiques ne comprend pas que la disparition éventuelle de sa circonscription fédérale illustre le déclin politique du Québec. Souverainiste d'opérette et à gauche par mimétisme du consensus mou québécois, il préfère marcher main dans la main avec le NPD. Il fallait le voir indolent à Matane taire la question nationale devant les commissaires chargés de la refonte de la carte électorale (12 septembre 2012). Il manque passablement de crédibilité en dénonçant le «joug fédéral» de la «vraie plaie» qu'est Harper (19 novembre 2012), car ce rentier du statu quo fait impasse sur le multiculturalisme canadian et touche un salaire annuel des Communes équivalent à celui des ministres de l'État québécois.

Irvin Pelletier soutient son gouvernement par la négative: «[Notre] budget ne remet pas en question les quatre projets majeurs du comté (L'Avantage, 21 novembre 2012)». Il nous informe que son Parti québécois n'est pas une nuisance. C'est heureux! Mais encore?

Le Québec restera au sein du Canada coûte que coûte avec les libéraux et les caquistes au pouvoir. Plutôt que d'insister sur cette réalité, Irvin «Lagaffe» se mélange les pinceaux. En entrevue sur les initiatives populaires, «[il] dit non à un référendum des fédéralistes(3)». Qui parle d'un référendum fédéraliste? C'est quoi ce bordel!?

Le Parti québécois est la première formation chez les francophones. Comme 99% des électeurs de Rimouski-Mitis sont francophones, il n'y a aucun mystère dans les cinq victoires de Danielle Doyer. C'est mathématique et la «passionaria de Matapédia» n'y est pour rien. Un Jean-Yves Roy (Bloc) faisait l'affaire! Elle aurait défendu notre région que l'on ne s'attendrait pas à moins de n'importe quel député. Députée d'arrière-ban, elle siégea 18 ans sans être à l'origine d'une quelconque législation importante. À preuve, elle est une illustre inconnue en dehors des limites de la région.

Bien que l'inertie du système libéralo-péquiste assure son élection, Pascal Bérubé souffrait d'avoir des opposants. Personne ne lui résiste. Le «cheval fougueux» poussa sa collègue Danielle Doyer vers la sortie. Elle déclare: «J'ai besoin de respect et je n'en retrouve pas, là(4)». Il ouvrit les hostilités dès qu'il sut l'identité des candidats: «Mon adversaire du PLQ à [sic] été battu à l'élection de son propre village. Il sollicite maintenant l'appui des 44 autres municipalités! (Twitter, 26 juillet 2012) (5)». Égal à lui-même, ce politicien retors déterre en août 2012 le passé souverainiste (1995) du libéral et libéral du candidat caquiste. Celui qui «jeta la première pierre» se laissa courtiser par François Legault pas plus tard qu'en octobre 2011 (Journal de Québec, 11 octobre 2011)! Il «publicise» au moins quatre fois l'ouverture de son bureau à Mont-Joli: on promet un bureau (un article), on est élu et peut donner un bureau (un article), le bureau va bientôt ouvrir (un article) et le bureau est ouvert (un autre article!). Quatre articles pour une seule chose qui existait sous Danielle Doyer... Bachelier en éducation, notre «bombeur de torse» n'enseigna jamais et passa sa vie active à soigner ses relations et à abuser des éléments de langage à titre de coordonnateur (Site internet de l'Assemblée nationale).

Afin de garder son siège lors de la fusion des circonscriptions de Matane et de Matapédia,
la «bête politique» a visé sa collègue, Danielle Doyer, «à la jugulaire» (6).
Photo: La Presse canadienne, février 2012.
Assis à côté du NPD

Dans le deuxième tome De la démocratie en Amérique (1840), Alexis de Tocqueville (1805-1859) prédisait «le repli sur la sphère privée et l'abandon des affaires publiques». Rien n'est fait aujourd'hui afin de mobiliser les Québécois autour d'un projet collectif.

Sur les ondes de la défunte CFYX FM 93,3, Jean-François Fortin affirma (2011) ne pas agir en intellectuel avec ses électeurs. Comme si aimer les belles-lettres, l'histoire et tout ce qui meuble la vie de l'esprit étaient une tare. Il nivelle par le bas en croyant nous y trouver!

Il fait plutôt la démonstration que les idées ne se bousculent pas. Le Bloc n'a pas de programme et monsieur Fortin m'a assuré (Sainte-Flavie, 20 mars 2012) que cela devra attendre à 2015. D'ici là, il compte gagner l'opinion en attaquant le programme des autres (L'Information, 3 janvier 2013) et en offrant notamment à ceux qui cliquent «J'aime» sur sa page Facebook des billets pour The Lost Fingers (30 novembre 2012)! «Faire de la politique autrement» n'est dans sa bouche qu'un slogan creux(7). «Du pain et des jeux», disaient les Romains. En ce pays, il n'y a pas que les timbres qu'on achète et lèche!

«C'est debout que nous sommes grands» (Fortin, site Internet de L'Avantage, 23 juin 2012) et c'est assis à côté du néo-démocrate Guy Caron qu'il était à Matane (voir photo ci-dessous)! Que de phrases creuses alors que «le temps fuit irréparable (Virgile)»! Notre région fit, somme toute, honneur à son industrie forestière en élisant une quantité impressionnante de «bois mort».


Jean-François Fortin (à droite), un souverainiste à temps partiel.
Photo: Le Soleil, 13 septembre 2012 (Collaboration spéciale Johanne Fournier)


Tout juste bon à se faire prendre en photo pour la gazette et «téter» les votes du milieu communautaire, ils ne se virent jamais confier de «dossiers identitaires»: langue, éducation, culture, immigration, etc. Daniel Paillé avait annoncé son intention de ne pas briguer la chefferie du Bloc. Les bloquistes de Montréal l'ont prié de se raviser en voyant leur parti aller nulle part (La Presse.ca, 26 septembre 2011). Imaginez-vous un débat des chefs entre Harper, Mulcair et... Fortin?

Dans sa forme actuelle, la stabilité péquisto-bloquiste en région est carriérisme, immobolisme et médiocrité. Comme dans tout vieux régime, le bien commun perd ses droits. L'impuissance ne profite qu'à ceux qui nous parasitent. Ça commande d'agir. Il en va du salut public. Nous devrons tôt ou tard briser l'embâcle comme les Allemands de l'Est ont abattu leur mur. Les «petits amis» s'opposeront évidemment à leur remplacement, mais préparons dès aujourd'hui notre redressement.

La stagnation

À l'Est, rien de nouveau
Serait-ce un cliché de la terne députation souverainiste en poste dans Rimouski-Mitis depuis 1993?


Refuser la défaite

Vous l'aurez compris, je suis en colère. Quand on sait combien vivre en français en Amérique du Nord est un acte de résistance, il faut vraiment être un capitulard pour laisser entendre, comme Jean-François Fortin, que la question nationale n'est pas une «vraie affaire». C'est par elle que s'inscrit le rapport des Québécois à la politique depuis la Révolution tranquille. Que se passe-t-il lorsque le fil de notre histoire contemporaine se casse? Les temps de crise exigent au gouvernail audace et créativité: une direction capable de reconnaître les enjeux, transformer la multitude en peuple, mettre le peuple en mouvement et d'infléchir notre déliquescence. Or, il n'y a présentement sur les rangs que des politiciens de souper spaghetti, les «marchands du Temple».

Pourquoi nos élus ne se conduisent-ils pas en grands hommes politiques? Après tout, leurs noms resteraient dans l'Histoire comme de Gaulle, Churchill ou Roosevelt. Mais, il faut du sacrifice, du talent et une part de mystère(8). Lorsque Fortin et Bérubé s'épanchent dix fois par jour sur les réseaux sociaux, ils préfèrent la quotidienneté et le conformisme. En bout de ligne, ils cultivent la petitesse.

Nettoyer les écuries de Jean «Augias» Charest, abattre l'industrie de la corruption, ne suffit pas. Il faut des hommes et des femmes de caractère avec «une certaine idée du Québec». Désireux, à mon sens, d'assurer la pérennité de notre nation francophone. L'hypermodernité n'a d'yeux que pour l'éternelle adolescence. Nos dirigeants doivent au contraire s'extraire de la dictature de l'instant présent, de la gestion comptable, desséchée, du politique et formuler une pensée excédant les 140 caractères de Twitter. La grandeur s'appuie autant sur les forces vives en émergence, tout le secteur des «énergies vertes», que sur celle de l'enracinement. Nos écoles doivent cesser de fabriquer des «internatio-nuls»(9). Certains jeunes sont si peu au contact de la vie québécoise qu'ils croient en avoir fait le tour à 17 ans! La télévision donne pour modèle des vedettes sans oeuvre, aussi techno-superficielles qu'anglo-conformistes. Ce n'est pas respecter la culture anglo-saxonne que de limiter la langue anglaise à sa fonction platement instrumentale, «walmartisée». Bref, l'ouverture sur le monde n'est pas là où la société de consommation la présente.

Il n'y en aura pas de facile. Plus la culture d'un homme est vaste, plus il voit la richesse des possibles contenues dans le présent. Le camp souverainiste compte des figures remarquables: des gens de conviction, fiers et un peu rêveurs pour qui l'affirmation du Québec est incompatible avec le maintien du cadre canadian. Il est tragique cependant qu'ils ne militent pas tous ensemble et que Rimouski-Mitis n'en ai aucun parmi sa pléthore d'élus.

Solange Charest (PQ-Rimouski, 1994-2007)
Apparemment méconnue, l'un de ses chefs, Lucien Bouchard, croyait qu'elle se prénommait «Yolande»!
Photo: IciRadio-Canada
Il est normal que tous ne partagent pas mes idées. Il est inacceptable, en revanche, que nos élus ne proposent aucune orientation à notre société. Nous n'allons nulle part avec ces gérants de places en garderie et billettistes de Lost Fingers.

«[D]ans l'indécision actuelle [,] la nation française d'Amérique a besoin d'une réelle saison des idées. (Joseph Yvon Thériault, 10

Notes:
(1) Joseph Yvon Thériault, «Politique et démocratie au Québec: de l'émergence de la nation à la routinisation du souverainisme», Recherches sociographiques, vol. LII, no 1, 2011, p. 13-25.
(2) Nous pourrions soumettre une abondante documentation régionale et nationale au sujet des absences du bloquiste Jean-Yves Roy. Nous nous limiterons à indiquer aux lecteurs les articles suivants: «Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia. Une réélection qui déçoit», Radio-Canada.ca, 27 octobre 2008 (Page consultée le 17 juillet 2015) et Daniel Ménard, «Le maire de Mont-Joli heureux du départ de Jean-Yves Roy», Télévision de La Mitis, 20 septembre 2010 (Page consultée le 17 juillet 2015) sans oublier la citation suivante:
 Depuis qu'il a annoncé sa volonté de quitter la vie politique, il y a un an, plusieurs questionnent l'assiduité au travail du député. Même son chef le somme de se brancher rapidement.
Sur nos ondes la semaine dernière, Jean-Yves Roy déclarait à TVA Nouvelles que son absence dans la circonscription qu'il représente pouvait s'expliquer par ses présences à Ottawa.
Après vérification sur le site Web How'd they vote, qui compile le vote des parlementaires sur les différents projets de loi présentés à la Chambre des Communes, Jean-Yves Roy a été absent lors de 30 des 53 séances en sessions parlementaires («Duceppe rappelle à l'ordre l'un de ses députés», TVA Nouvelles, 1 septembre 2010).
(3) Alors que libéraux et caquistes ne feront jamais de référendum sur la souveraineté, Irvin Pelletier s'enlise comme un piètre orateur dans sa réponse: «Le député péquiste sortant de Rimouski, Irvin Pelletier, affirme que l'Assemblée nationale du Québec devrait dire non à une demande de référendum d'initiative populaire provenant des fédéralistes et oui à une demande similaire provenant de souverainistes.» Voir «Élection Québec 2012. Bas-Saint-Laurent: Irvin Pelletier dit non à un référendum des fédéralistes», Radio-Canada, 29 août 2012.
(4) Simon Boivin, «Danielle Doyer exaspérée par Pascal Bérubé», Le Soleil, 14 février 2012 [En ligne] https://www.lesoleil.com/actualite/politique/danielle-doyer-exasperee-par-pascal-berube-d33d5d63cb7263650556320eb0be1f59 (Page consultée le 22 juillet 2021).
(5) Pascal Bérubé sur Twitter aux élections du 4 septembre 2012:

1er août 2012 [Bérubé] Elle n'habite pas la région. Mal vu ici [Geneviève Allard se présente sous la bannière d'Option nationale dans Matane-Matapédia]. 17 août 2012 [Bérubé] La loyauté du candidat de la CAQ dans Matane-Matapédia a fait l'objet d'un questionnement de son employeur hier.

Dans la catégorie «double langage et insulte à l'intelligence», le gazouillis gagnant est:
9 août 2012 [Bérubé] En campagne dans le village de mon adversaire du PLQ! Échange convivial avec lui. On se souhaite une bonne campagne! [Citoyenne] J'aime! [Citoyen] Content de voir que vous vous respectez messieurs! On ne voit pas ces situations aux nouvelles et redonne foi en politique [Citoyenne] Es-tu le seul sur les réseaux sociaux? [Bérubé] Je crois que oui dans le comté et aussi à faire véritablement campagne.
(6) Alexandre Robillard, «Le député de Matane Pascal Bérubé embauche un organisateur électoral chevronné du PQ», La Presse canadienne/ Huffington Post Québec, 13 février 2012 [En ligne] quebec.huffingtonpost.ca/2012/02/13/toujours-dans-lattente-_n_1274385.html (Page consultée le 18 juillet 2015).
(7) Mathieu Bock-Côté, «La politique autrement? Un slogan creux, creux, creux!», Blogue de MBC/ Journal de Montréal, 12 janvier 2018 [En ligne]http://www.journaldemontreal.com/2018/01/12/la-politique-autrement-un-slogan-creux-creux-creux (Page consultée le 20 janvier 2018).
(8) Charles De Gaulle, Le fil de l'épée, Présentation de Hervé Gaymard, [s.l.]: Perrin, Coll. «Les Mémorables», 2010, 177 p. ISBN: 978-2-262-03383-5. 
(9) «Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent de remplir autour d'eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins. (Jean-Jacques Rousseau, Émile ou de l'éducation, livre  premier)»
(10) Joseph Yvon Thériault, «Politique et démocratie au Québec...»... op. cit., p. 23.