vendredi 21 juin 2013

Du leadership et de son absence à Saint-Donat-de-Rimouski

Il aurait fallu sortir l'échelle!

Réponse inepte du directeur général Gil Bérubé 
à ma demande de mettre le drapeau de la municipalité en berne 
après la tragédie de Lac-Mégantic survenue le 6 juillet 2013.

 
 
Saint-Donat-de-Rimouski peine à identifier ses cul-de-sac. La rue Desgagnés débouche par la rue Lévesque. Or, un panneau de signalisation routière annonce à l'entrée le contraire. Quant aux rues Saint-Laurent, Hallé et des Loisirs, elles sont de vraies impasses dépourvues de toute indication. Cet confusion, cette absence de bonne direction, s'observe chez nous un peu partout. Voyez.

La main invisible


Le conseil municipal est au point mort. Les projets se font rares et les absences nombreuses. Le siège d'une ex-conseillère sera laissé vacant une année entière. Les idées grandioses de monsieur Pierre Gauthier semblent déjà appartenir au passé. Le conseil ne se réunit plus que pour donner un vernis légal aux décisions administratives du directeur général.

Pour justifier cette apathie, Michel Côté, maire de Saint-Donat et préfet de la MRC de La Mitis, hausse les épaules en expliquant que c'est partout pareil. Son irrésolution devient manifeste quand il se tourne à répétition vers Gil Bérubé, le directeur général, comme pour lui demander: «Qu'en penses-tu?» À Louis XVI qui lui demandait ce qu'il devait faire, Rivarol aurait répondu: «Faire le roi.» Misère!

Les rênes du pouvoir flottent. Comme la nature a horreur du vide, les fonctionnaires, qui expédient normalement les affaires courantes, prennent les choses en main. Vient une posture abracadabrante, technicienne et antidémocratique, où les élus règnent mais ne gouvernent plus. La notion de «gouvernance» traduit bien le processus par lequel le monde de la gestion finit d'avaler la souveraineté du peuple donatien(1).

La dépossession tranquille


J'ai prié le conseil dès octobre 2012 d'honorer la mémoire d'un des «pères du Mont-Comi (2)» et bâtisseurs de Saint-Donat: Étienne Caron (1915-2008). Cela devait avoir lieu le 8 juin à la Fête des Voisins. C'était avant que le directeur général ne prenne soudainement le parti de son ami Réjean Lévesque. Suivant un raisonnement simpliste, il allégua que le conseil ne pouvait aller de l'avant à «un contre un». Il s'arrogea la décision en mâchant tranquillement sa gomme. Pas mal pour un non élu!

Le DG se joue aussi du conseil sans remuer les lèvres. Nous sommes un petit village, or il ne souffla mot de mon projet aux Donatiens qui passent journellement à son bureau. On put presque jurer que ma demande n'ait jamais existé. J'en suis ulcérée.

Lecteur perspicace, vous songez peut-être à ce que fit alors Michel Côté? Rien. Démissionnaire à plus d'un titre, le maire ne réside plus à Saint-Donat. Cet homme mou fut indifférent à mes efforts en vue de faire connaître l'histoire locale.

Dernier appel


J'ai rencontré Gil Bérubé à dix jours de la Fête des Voisins pour m'enquérir de quelques développements. En effet, je n'avais pas eu de réponse officielle à ma demande officielle. Il affecta l'innocence. Compte tenu de ce qui vient d'être exposé, je le crois hypocrite. Bref, je lui transmis directement une copie de ma lettre envoyée à tous les foyers donatiens. Sitôt après, en prévision des Journées nationales de la culture, il forgea ce mensonge(3):

[L]a municipalité de Saint-Donat a déjà manifesté, par ses interventions [lesquelles?], sa volonté d'appuyer concrètement [un gros zéro] les initiatives qui visent l'affirmation de son identité culturelle et la participation active de ses citoyens à la vie culturelle (Procès-verbal de la séance du conseil du 3 juin 2013).

Il y a un an, un retraité de Cacouna qui avait acheté trois rôles d'évaluation municipal de Saint-Donat datant de 1879, 1929 et 1941 chercha à les vendre à la municipalité pour la somme rondelette de 300 dollars. Plutôt que de négocier, la directrice générale et secrétaire-trésorière adjointe lui conseilla de me joindre afin que je m'en porte acquéreuse. Je ne suis pas une mécène. Mon nom n'est pas Rockefeller. Ce patrimoine archivistique, sous la responsabilité de la municipalité, s'est évaporé aujourd'hui quelque part dans la nature...

La leçon


Si les élus se succèdent, le directeur général et secrétaire-trésorier reste et se taille en somme une position dominante dans l'appareil. L'histoire contemporaine nous enseigne, par exemple, qu'il suffit à Staline d'être secrétaire général de son parti pour se rendre maître de l'empire soviétique. De cette fonction, il sut pla cer ses créatures aux postes clés. Une vérité court toujours en 2013: le bureaucrate qui gère seul en permanence l'État - si gentil ou médiocre soit-il - dispose du pouvoir de mener sa politique personnelle. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois!

Je souffre de voir ma «petite patrie» ainsi avachit. Le citoyen doit s'intéresser à la chose publique. La parole est la première marque de l'engagement. Je me prends à espérer que le maire élu en novembre prochain saura revaloriser l'institution municipale s'il (ou elle!) assume l'ensemble de ses responsabilités et embauche un nouveau directeur général. Comme je l'ai illustré en introduction, il est temps que les Donatiens apprennent à identifier correctement un cul-de-sac lorsqu'ils en ont un sous les yeux!

Notes et références

(1) Pierre Lefebvre, «La gouvernance: un crime parfait. Entretien avec Alain Denault», Liberté, no 300, Été 2013, p. 57-61.
(2) Expression des journalistes Roger Boudreau, «Étienne Caron. L'un des ''pères'' du Mont-Comi!», L'Avantage, 24 septembre 2004 et Sonia Lévesque, «Décès de l'un des pères du Mont-Comi», L'Information, 24 février 2008.
(3) Gil Bérubé et la Municipalité n'ont jamais organisé d'activités dans le cadre des Journées de la culture. Par téléphone, Bérubé m'a assuré que ce n'était qu'une «façon de parler»!

À titre comparatif, le Comité de développement Val-Garnier de Saint-Charles-Garnier, une municipalité voisine trois fois moins peuplée, offre plusieurs activités aux Journées de la culture de septembre 2013:

- historique des croix de chemin; 
- visite du musée de la scie mécanique et expo de photos; 
- soirée folklorique et canadienne avec orchestre local 
(Le Mouton NOIR, vol. 19, no 1, septembre-octobre 2013, p. 8).

Article paru sur le site Internet du journal L'Avantage, Rimouski, 22 juin 2013.

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Épilogue

Plus ça change, plus c'est pareil.
Le désintérêt de la population permit à l'inamovible Gil Bérubé de désigner le maire.
À droite de kid kodak (Pascal Bérubé), enfoui sous ce Père Noël mal fagoté, à la bedaine croche,
 se cache le nouveau maire de Saint-Donat, Olivier Gillet.
Photo: Facebook de la municipalité de Saint-Donat-de-Rimouski, 16 décembre 2014.
Notez que ce cliché orna le profil Facebook de la Municipalité jusqu'à...la St-Valentin. Ho! Ho! Ho!

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Comment réforme-t-on un système pourri?

Suggestion de film

Brubaker (1980)

Photo: Amazon

Synopsis: «Un directeur de prison, soucieux d'améliorer la vie des pensionnaires de son établissement, a recours à des méthodes peu banales mais efficaces.

Arrivé incognito parmi d'autres détenus à la prison de Wakefield, Henry Brubaker observe et étudie ce qui se passe autour de lui. Il découvre un monde fait de brimades, de sévices et de corruption de la part des gardiens. Après quelques jours, il révèle sa véritable identité. Il n'est autre que le nouveau directeur, nommé par le gouvernement pour procéder à d'importantes réformes. Fort de son expérience, Brubaker se propose d'assainir Wakefield, d'en extirper les multiples violences. Mais les prévôts, qui eux-mêmes purgent leur peine, ne lui facilitent pas la tâche et voient avec inquiétude leurs prérogatives disparaître. La situation s'améliore cependant... (Wikipédia, page consultée le 7 février 2016).» 

samedi 1 juin 2013

Un rendez-vous manqué à Saint-Donat-de-Rimouski

Il y a dans les noms plus que de simples étendards onomastiques.
C'est la façon de s'afficher devant l'autre qui se joue,
à l'échelle des États comme à celle des groupes ou des individus.

FRANÇOIS-XAVIER FAUVELLE

Étienne Caron

La municipalité de Saint-Donat-de-Rimouski présente le 8 juin sa première édition de la Fête des Voisins. L'événement permet d'accroître le sentiment d'appartenance, de travailler ensemble à développer une communauté plus soudée et plus humaine, lit-on sur le site Internet de la Fête.

Il y a un lieu où les résidents de Saint-Donat se réunissent presque quotidiennement pour y célébrer les principaux rites (baptêmes, mariages, funérailles), la Fête nationale, accueillir les activités des aînés, voter aux élections ou tenir les séances du conseil municipal: le Centre communautaire L'Oasis. À ma demande, les édiles ont d'abord convenu de renommer à la Fête des Voisins l'édifice en «L'Oasis-Étienne-Caron».

Monsieur Étienne Caron (1915-2008) voua une bonne partie de son existence au service public. L'agriculteur de métier présida les destinées de Saint-Donat à un moment charnière de son histoire (1953-1981) ainsi que les fêtes entourant le 125e anniversaire de la municipalité en 1994. Il fut des luttes du Canada français, de tous les organismes à part le Cercle des fermières! Il ne fit évidemment pas l'unanimité. La politique est par définition un espace où s'exerce le pouvoir et s'aménage les conflits.

Caroline St-Laurent, «Le monde municipal bas-laurentien au milieu du XXe siècle.
Une histoire de vie: Étienne Caron (1915-2008)», L'Estuaire, no 70, juin 2010, p. 24-29. ISSN: 1484-6969.
Article disponible sur Sémaphore, le dépôt numérique de l'Université du Québec à Rimouski.



Les éteignoirs
Mais voilà, il suffit qu'un citoyen s'oppose pour que les membres du conseil jettent l'éponge sans plus amples consultations. Monsieur Réjean Lévesque, qui siégea au conseil municipal durant sa dernière année à la mairie et orchestra sa défaite en 1981, reste 32 ans plus tard son principal et irréductible adversaire. Tout au plus, accepterait-il une reconnaissance par les propriétaires actuels du Parc du Mont-Comi. Cette entreprise privée est libre de ses choix. Toujours est-il que la municipalité se doit de faire quelque chose, car c'est à l'identité donatienne que le plus mémorable de ses élus fut associé. Si les Bérubé, les Côté, les Hallé et les Lévesque se voient ça et là dans la toponymie, la famille Caron qui s'enracine dans ce coin de pays n'apparaît nulle part.

À la séance du 4 février, le retraité baby-boomer est intervenu, pas une, mais deux fois, pour s'assurer que le projet d'une jeune avorte. Étienne Caron aurait été contre l'achat de L'Oasis. À cela, je réponds qu'il n'était plus maire depuis 15 ans! Économe devant l'Éternel, il voudrait plus que tout aujourd'hui rentabiliser l'investissement. Toujours en verve, le citoyen brandit le spectre de morts se retournant dans leur tombe. Je m'intéresse aux vivants. Ainsi, les résidents de Saint-Donat peuvent connaître mes efforts et s'approprier leur histoire depuis 2010 en consultant le site Internet de la municipalité.

Le maire Étienne Caron est remercié par le ministre des Affaires municipales
et futur Premier ministre du Québec, Jacques Parizeau.
Photo: Gracieuseté de Martin Desjardins

L'effritement du monde commun

Voici le tableau: l'addition de un et un n'offusque pas monsieur Lévesque à condition de ne jamais donner deux! Les mêmes conseillers, qui passèrent outre les admonestations de ce dernier concernant la toile de la patinoire, s'en lavent aujourd'hui les mains. Vous connaissez maintenant l'absurde quadrature du cercle par laquelle un conseil irrésolu, indifférent à mon travail, bloque l'expression d'un hommage légitime.

Nous revenons à la case départ. Et pourquoi ne pas ajouter à L'Oasis le nom d'une petite vedette locale au nombril percé tant qu'à être frileux et superficiel? Un village festif, préoccupé par la seule consommation de l'instant présent, à l'image d'une société aseptisée, fuyant toute épaisseur culturelle, toute pesanteur historique, par crainte de heurter les susceptibilités, mais aussi par mauvaise conscience. À l'heure où la transmission du patrimoine québécois n'est pas assurée, les nouveaux arrivants ont toutes les raisons de croire que nous sommes une «page blanche», une banlieue-dortoir sans personnalité, où certains, à commencer par le maire (Le Jaseur, février 2010), révèlent envoyer leurs enfants directement à l'école anglaise!

Saint-Donat-de-Rimouski deviendra-t-il
 un «village Potemkine»?
Photo: Gregor Sailer


Face à cette régression collective, cette barbarie douce, il ne me reste qu'un atout. La population est plus instruite que jamais. J'ose croire qu'en m'adressant à son intelligence nous sauverons ce qui peut encore l'être. La conscience historique est une vertu citoyenne. Elle inspire souvent l'héroïsme, le courage, le sentiment du devoir.

Étienne Caron marqua son époque. Ah oui, j'oubliais, il était un conservateur, figure honnie de l'arriéré pour son détracteur infatigable. Est-ce un crime suffisant pour lui interdire droit de cité? Les Donatiens et les Donatiennes qui l'ont plébiscité pendant 28 ans devaient l'être aussi un peu. Vox populi, vox Dei! Un peuple qui rejette son passé n'a pas d'avenir. Finalement, je préfère citer un autre Lévesque, René de son prénom: «Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire à la prochaine fois».

«Nous souhaitons que l'élan que vous avez donné à l'épanouissement de notre milieu et que vous avez si bien amorcé, se poursuive au-delà de notre génération.» - Hommage d'un citoyen lors de son 25e anniversaire à la mairie le 30 septembre 1978.

Article paru sur le site Internet du journal L'Avantage de Rimouski le 30 mai 2013.

Un oasis sans nom à Saint-Donat-de-Rimouski
Photo: Site Internet de la municipalité
Nota bene

Si j'avais voulu faire publier ce texte dans le journal municipal (Le Jaseur), tous les obstacles auraient été réunis pour me barrer la route: longueur, saison estivale, etc. Aussi c'est à mes frais que je me résolus à le diffuser par la poste à tous les foyers donatiens.

jeudi 16 mai 2013

Communication au 81e congrès de l'Acfas



Association francophone pour le savoir - Acfas

Domaine de recherche 405 - Milieux de vie, aménagement et appropriation de l'espace humain

Du jeudi 9 mai à 10 h 00 au vendredi 10 mai à 17 h 00.

Responsable: Mario Carrier, Université Laval


Session: Territoires périphériques ou oubliés: significations des lieux, adaptations et apprentissages

Vendredi 10 mai 2013

8 h 30 - 12 h 30

Communications orales

Présidence/animation: Caroline Sarah St-Laurent UQAM - Université du Québec à Montréal

Bâtiment - Local: Pavillon J.-A.-de Sève - 0136


Résumé de ma communication:

Présentation des données du recensement canadien de 2011 dans les médias rimouskois

Le recensement est une entreprise nécessaire et exigeante. Accompli à dates fixes, il doit respecter une méthodologie stricte et éprouvée. Il offre un portrait irremplaçable de la situation, une «photographie» du marché du travail, de la répartition d'une population selon l'âge, le sexe, la langue, etc. Les tendances observées sont précieuses. Elles soulèvent toutefois des enjeux politiques et économiques. Ainsi, par exemple, toutes les municipalités désirent être attractives.

La règle veut qu'en démocratie l'information circule librement. Or, peu de citoyens consultent les résultats du recensement à la source. La plupart d'entre eux comptent sur les journaux afin de se faire une opinion. Ces derniers donnent-ils l'heure juste? Arrivent-ils à se tenir loin des passions ou sont-ils soumis aux pressions de certains acteurs socio-économiques? Puisque les résultats du recensement canadien sont présentés par étape tout au long de l'année, nous nous proposons de faire la couverture de la presse écrite de la région rimouskoise en 2012.

Au plan de la recherche, nous souhaitons approfondir et critiquer l'analyse faite par Dominique Morin et Véronique Dumouchel lors du 80e congrès de l'Acfas en mai 2012, car le dernier recensement canadien semble contredire leur conclusion quant à une «nouvelle dynamique de croissance» au Bas-Saint-Laurent.

Publication sur le site Internet de la revue Argument



L'article qui suit est le texte d'une intervention prononcée devant la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour le Québec présidée par le juge Jules Allard lors des audiences publiques tenues à Matane le 12 septembre dernier.

Publication dans la revue L'Action nationale


En couverture
Frédéric Metthé
«A CAPPELLA»
Acrylique sur toile, 2010, 121,92x91,44 cm.

Caroline Sarah St-Laurent, «La nouvelle race des seigneurs», L'Action nationale, volume CII, numéro 11 (novembre 2012), p. 59-67. ISSN-0001-7469.

Site Internet du périodique: www.action-nationale.qc.ca

L'article est maintenant disponible aux archives de la revue, dans la Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec: bibnum2.banq.qc.ca/bna/actionnationale/

Pascal Bérubé? Duplessis, sors de ce corps!

Le «cheuf» de la pub

Ce texte d'opinion concerne le ministre-québécois-péquiste-du-Tourisme-et-responsable-de-la-région-du-Bas-Saint-Laurent-et-député-de-la-circonscription-rurale-de-Matane-depuis-2007-et-de-Matane-Matapédia(et-La-Mitis-fuck-le-DGE)-depuis-2012(1), le pas-pompeux-pantoute et succinctement nommé Pascal Bérubé.

Comme Duplessis («Électeurs, électrices, électricité!»), le député-ministre et, avant tout, «mononcle» Pascal Bérubé recycle aux Fêtes et aux élections ses vieux calembours. À Pâques: «Il semble que c'est le congé Pascal [sic] mais Pascal n'est pas en congé (Twitter, 29 mars 2013)».

Les médias sont pour lui un champ de bataille quotidien. L'enjeu étant d'intimider les voix discordantes(2). Un arbitre, Me Jean-Paul Boily, a reconnu(3) son rôle dans le congédiement de l'animateur libertarien Paul-André Beaulieu de Sainte-Anne-des-Monts (Le Riverain, 4 septembre 2012 et Le Pharillon, 18 novembre 2012).

Quand il ne s'approprie pas carrément le travail des autres, vivants ou morts (le défunt Claude Béchard, voir Le Saint-Laurent Portage, 27 mars 2013), l'homme aux 14 700 tweets (20-25 par jour) cultive les marques d'autosatisfaction en parlant de lui à la troisième personne: «Des félicitations pour le travail du ministre Bérubé! (son Twitter, 7 février)» et «Les derniers ministres du Bas-Saint-Laurent sous le PLQ étaient résidents de Maria et Sillery. Sous le PQ, il habite au Bas-Saint-Laurent (23 avril)».

«Orateur invité» (Progrès-Écho, 27 janvier 2013 et L'Avantage, 23 janvier) devient «orateur principal» (Twitter de Bérubé), «grâce entre autres» (La Voix de la Matanie, 7 février 2013) devient «possible avec» (Twitter de Bérubé), etc. Diantre! Sait-il lire correctement les nouvelles? Remarquez que toutes ces petites «libertés sémantiques» ont en commun de l'avantager.

Jouer avec les mots, on connaît ça au Québec! Dans ses discours, Duplessis ne «dépensait» pas, mais «consacrait à» l'argent des contribuables. Aujourd'hui, le généreux Pascal fait savoir qu'il «donne» 5000$ à Centraide (L'Information, Mont-Joli, 2 janvier 2013, p. 3)... avec l'argent des Québécois (selon Radio-Canada). Oups!

Fréquenter le milieu communautaire était pour Pascal Bérubé un pis-aller en attendant de se faire élire. Une fois à l'Assemblée nationale, l'ancien coordonnateur au projet de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale de la MRC Haute-Gaspésie pratique l'austérité. Je le cite: «Un gouvernement qui fait des économies est un gouvernement de l'économie. Nous atteindrons l'équilibre budgétaire avec rigueur (Twitter, 23 janvier)». Après les coupures à l'aide sociale, le parvenu claironne: «Le président du Conseil du Patronat, Yves-Thomas Dorval, félicite Pauline Marois pour les efforts investis dans l'équilibre budgétaire (22 avril)».

L'autocrate n'est ni à droite ni à gauche, il est au pouvoir. Nationaliste de circonstance et député péquiste - ou caquiste, s'il le faut - de carrière, ces procédés rappellent la vieille politique dont Duplessis est l'archétype. Le genre d'homme à remettre aux enfants des 10 cents sur le parvis de l'église question d'étaler sa générosité.

Critiquer Pascal Bérubé? Résister au «cheval fougueux» (Danielle Doyer) et «bombeur de torse» (L'Avantage, 30 décembre 2012)? Oui, mais intelligemment, sinon on ne fait qu'éveiller le Minotaure, exciter la «bête politique (Roger Boudreau)».

L'auteure de ces lignes ne craint pas que Pascal Bérubé s'améliore au point de la priver d'arguments dans les prochains mois. N'hésitez pas à suivre l'actualité pour plus de péripéties, de «bérubépéties» à vrai dire...

Plagiat!

Pascal Bérubé est allé jusqu'à s'approprier le macaron d'un ex-député aujourd'hui décédé.
Yves Bérubé représenta la circonscription de Matane à l'Assemblée nationale de 1976 à 1985.
Source: Twitter de Pascal Bérubé, 10 mars 2014.

Notes

(1) À chacune de ses interventions, Pascal Bérubé tient à ce qu'on précise l'ensemble de ses titres. Pour la MRC de La Mitis, voir Roger Boudreau, «Pascal Bérubé passe par-dessus la tête du directeur général des élections», Site Internet du journal L'Avantage, 7 juillet 2012.

(2) Louis-Antoine Lemire, «Paul-André Beaulieu. Congédié à tort, tranche l'arbitre», Le Journal de Québec, 3 septembre 2012. Récupéré de https://www.journaldequebec.com/2012/09/03/congedie-a-tort-tranche-larbitre (Page consultée le 17 octobre 2021). Louis Deschênes, «Pascal Bérubé aurait fait des pressions pour museler un animateur», CIEL FM 103, 23 janvier 2015.

(3) Res judicata pro veritate habetur (La chose jugée est tenue pour vérité).

Hagiographies du «cheuf»
  • Conrad Black, Maurice Duplessis, 2e édition revue et augmentée, Montréal, Éditions de l'Homme, [Première édition: 1977] 1999, 547 p.  
  • Robert Rumilly, Maurice Duplessis et son temps, 2 tomes, Coll. «Vies canadiennes», Montréal, Fides, 1973. ISBN: 0-7755-0460-2.

Épilogue

Pascal Bérubé bat la campagne afin d'empêcher la diffusion de... ses propres faits et gestes! Il n'accepte pas la parution de ce texte sur le site Internet du journal L'Avantage de Rimouski le 25 avril. Je vous le dis: dangereux pour la parole citoyenne le bonhomme!


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                                                                             *       *

Marketing

Faute de contenu, l'homme politique fait du contenant. Admirez la finesse de quelques mises en scène:


Pascal parle industrie avec son ti-casque
(Source: YouTube, mars 2012).


Un cadrage parfait avec employée au centre
et poster de lui-même à gauche
(Source: YouTube, février 2012)




Objet de collection: sa signature à l'encre bleue sans fautes d'orthographe



Pascal le soliloque
(Sources: Zphoto.ca, Tourisme Québec, octobre 2012)


La «bête politique» vise Danielle Doyer
(Sources: La Presse Canadienne et 
Huffington Post, février 2012)

lundi 15 avril 2013

Souverainiste orpheline : lettre ouverte à monsieur Alain Dion

 Photo: Thérèse Martin, L'Avantage, 26 février 2014.

Je me nomme Caroline Sarah St-Laurent et désire m'adresser au président du Comité exécutif du Parti québécois pour la circonscription de Rimouski.


Je remarque que vous êtes un citoyen engagé, faisant connaître régulièrement vos opinions dans les médias d'ici ou d'ailleurs au Québec. Sachez que j'apprécie vos efforts en faveur des cégeps en région et votre discours en matière de langue. Je salue particulièrement votre ardeur à défendre des idées qui n'ont pas toujours la cote dans l'espace public.

Je ne suis membre d'aucun parti. Cependant, je constate que seule la bannière du Parti québécois l'emporte dans la région rimouskoise depuis près de 20 ans.

Un tel château fort devrait attirer des patriotes d'envergure, des «leaders». Ce n'est pas le cas(1).

Allons au fait. Existe-t-il un écrit d'Irvin Pelletier? Quant à Pascal Bérubé, cette «bête politique» (L'Avantage, 30 décembre 2012) fait carrément peur(2). Au fédéral, J.-F. Fortin n'a pas de programme et se borne à dénoncer Harper. Le NPD (Guy Caron) ou le PLC (Pierre Cadieux) en font autant, point besoin d'un Tartuffe souverainiste(3). Dois-je ajouter à la liste Suzanne Tremblay? Bloquiste en 2004, pro-Boisclair en novembre 2005, Québec solidaire en février 2006 et pro-Marois en 2012, elle est médaillée de la reine en 2013! Avec ces élus décadents, les derniers souverainistes (28-30% d'après les sondages) ne se parlent plus qu'entre eux et ne convainquent personne. C'est l'impasse.

De grâce, abrégeons le supplice! Voici le fond de ma pensée: ne pourriez-vous pas succéder à Irvin Pelletier? Cet inactif a annoncé plusieurs fois qu'il songeait à quitter la «politique active».

Je ne doute pas que la population rimouskoise et l'ensemble du Québec puissent compter en vous un fidèle serviteur et solide défenseur de ses droits.

Votre ancienne élève,

Caroline Sarah St-Laurent

Notes

(1) Caroline Sarah St-Laurent, «À l'Est, rien de nouveau», L'Avantage, 28 janvier 2013.
(2) Pour un cas d'intimidation du ministre Bérubé, voir Louis-Antoine Lemire, «Paul-André Beaulieu. Congédié à tort, tranche l'arbitre», Le Journal de Québec, 3 septembre 2012. Récupéré de https://www.journaldequebec.com/2012/09/03/congedie-a-tort-tranche-larbitre (Page consultée le 17 octobre 2021). Louis Deschênes, «Pascal Bérubé aurait fait des pressions pour museler un animateur», CIEL FM 103, 23 janvier 2015 et Dominique Fortier, «P.A. Beaulieu gagne sa cause contre CJMC», Le Riverain, 4 septembre 2012.
(3) Jean-François Fortin disait: «[Avec le gouvernement Harper] les pilotes du Saint-Laurent ont intérêt à savoir parler anglais (L'Avantage, 20 mars 2013)». Au même moment, il se cherche un ou une secrétaire-réceptionniste et exige que celui-ci ou celle-ci parle anglais (atout important). Or, son électorat est à 99% francophone et le français est la langue commune au Québec. Conclusion: faites ce que je dis et pas ce que je fais!

Lettre ouverte parue sur le site Internet de l'hebdomadaire L'Avantage de Rimouski le vendredi 12 avril 2013.