mardi 10 mars 2015

Municipalité de Saint-Donat-de-Rimouski : l’avenir de mon village est en jeu

Le directeur général, secrétaire-trésorier et ventriloque Gil Bérubé répond par la bouche du maire Olivier Gillet aux contribuables de Saint-Donat-de-Rimouski se plaignant des taxes trop élevées. Je le cite: «Si c'est vrai, comment expliquer alors que les gens continuent à s'installer ici? (L'Avantage, 24 février 2015)» Toute personne raisonnable s'imagine les contribuables vieillissants, les entreprises rares et les familles confrontées à la disparition graduelle des services de proximité. Plusieurs aînés vivent seuls dans leur maison. Mais, on se trompe. Notre magicien possède sa propre lecture de la réalité.

 «Tout va très bien, Madame la Marquise/ Tout va très bien, tout va très bien/ 
Pourtant, il faut, il faut que je vous dise...»

Un peu de sérieux
Les recensements de Statistique Canada indiquent que Saint-Donat-de-Rimouski est passé de 892 à 890 habitants entre 2006 et 2011(1). Les données du ministère des Affaires municipales se situent présentement dans cette fourchette d'évaluation (891). Or, ces dénombrements ne tiennent aucunement compte de la situation préoccupante du village.

J'ai constaté en comparant les listes électorales de 1989 et de 2012 que si Saint-Donat a gagné 169 électeurs (30,7%), le village en a perdu 22 (-7,3%). Seul le secteur touristique du Mont-Comi s'est développé. Qu'en sera-t-il advenant la mise aux normes de l'alimentation en eau potable du réseau d'aqueduc dans le village? Impossible de le savoir, car le conseil municipal traîne le dossier depuis 15 ans. Tout ne va pas très bien, Madame la Marquise! Le pire est même à craindre avec le projet actuel selon le citoyen Claude Gagnon (L'Avantage, 24 février 2015).

Carte de Saint-Donat-de-Rimouski
Le village au centre et le secteur Mont-Comi en bas.
Les nouveaux quartiers sont en rouge. Les rangs et rues en croissance figurent en orange.
Quant aux zones en décroissance, elles apparaissent en bleu.
                                                                                                                                            

Répartition des électeurs/Années

1989

2012

Village

300

278

Secteur du Mont-Comi

24

140

Alentours du Mont-Comi

43

103

Autres rangs

183

198

Totaux

550

719




Le village décline avant même la réalisation de travaux coûteux. Choisi par le directeur général et secrétaire-trésorier à l'automne 2013, le maire vit dans le déni. Ce Gillet veut-il notre chemise? Causera-t-il notre perte? Toujours est-il qu'il ne peut feindre l'ignorance, puisque je l'ai dûment informé par courriel le 29 juin 2014. Voici presque un an qu'une copie de ma petite enquête, intitulée «Évolution spatiale de l'électorat donatien entre 1989 et 2012», se trouve sur le site Web de la municipalité!

Quant à Gil Bérubé, en poste depuis 1987, il est le grand responsable de l'état végétatif de la localité. Manitou et homme de l'ombre(2), il n'a pas invité les médias à l'assemblée publique du 6 novembre sur l'eau potable. Nos journalistes ont découvert l'ampleur de la problématique en février. C'est tout dire!

Article paru sur le site Web du journal L'Avantage de Rimouski le 10 mars 2015.

Notes

(1) Le plus récent recensement canadien, effectué en mai 2016, dévoile que la population donatienne a fléchi de 1,6% depuis 2011. Nous savons que le recul enregistré est encore plus marqué au village.
(2) Sachez qu'aucune photo de Gil Bérubé n'existe à ce jour sur la Toile. Or, le fonctionnaire inamovible était déjà en poste quatre ans avant l'effondrement de l'Union soviétique survenu en 1991!


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«Silence, on ferme!»

Après le bar-salon, l'église, le curé résident, le garage Normen Lévesque, les postes d'essence, la quincaillerie, la cantine, le dépanneur et l'épicerie, voici qu'a été fermé, il y a deux semaines, après environ 80 ans d'existence, le centre de service de la Caisse Desjardins à Saint-Donat. Le nombre de maisons à vendre au village a bondi ces dernières semaines.

Est-ce seulement une question d'argent? Non! Il flotte à l'école Lévesque depuis cet été un drapeau fleurdelisé déchiré et décoloré sans que personne ne songe à le remplacer. Fierté québécoise à l'image de notre maire... Pour lui, voyez-vous, la fermeture de l'épicerie depuis six mois ne fait pas de la municipalité un désert alimentaire, puisque le désert commence à 16 kilomètres et le centre du village est à 15 sur la carte du service incendie. Grosse différence!

Extrait d'un article paru sur le site Web du journal L'Avantage de Rimouski le 10 novembre 2015.

Je vous présente la pauvre moitié décolorée du drapeau fleurdelisé que nos jeunes eurent sous les yeux toute l'année 2015-2016.


Photos: Caroline Sarah St-Laurent, printemps 2016.


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Zone sinistrée




Ouais, mais là là!

On n'a pas besoin de ça, nous autres.


GIL BÉRUBÉ


La ferme Bé-Donat baisse pavillon(1). L'accès est interdit à notre église pour des raisons de sécurité. L'épicerie cesse toute activité en mai 2015. L'ancienne cabane de la patinoire a été démolie, tandis que la nouvelle est une «arme de distraction massive». L'alimentation en eau potable est compromise. Le personnel de la caisse fut évacué et relocalisé à Luceville pendant que tout l'argent était extrait des coffres par des employés de Garda. Les rues sont pratiquement désertes. Des chats errants se reproduisent(2). Ambiance crépusculaire! Le drapeau fleurdelisé flotte en lambeau devant l'école. Les propriétaires du café ont mis leur maison en vente. «Le dernier rempart est tombé», à en croire Claude Santerre du Comité de la Coopérative(3). On vit sous état d'urgence: désert alimentaire et explosion des taxes municipales. Notre directeur général et secrétaire-trésorier, l'inepte Gil Bérubé, a assisté à la dilapidation de notre héritage culturel. Il organise maintenant sa retraite. Le danger est partout apparemment, car je connais une enseignante résidant à 300 mètres de l'école qui n'ose se déplacer qu'en auto... Tout cela sans attentat comme à Paris, mais avec un «maudit Français» comme maire. Au moment d'écrire ces lignes, un conseiller, tel Louis XVI, est parti à la chasse! 

- Est-ce une révolte?

- Non, Sire, c'est une révolution!

Les réfugiés syriens assureront le «grand remplacement». Bref, je laisse le mot de la fin à l'inimitable Nancy Michaud: «Silence, notre image!».

Notes
(1) La une du Courrier du Fleuve de Rimouski le 4 novembre 2015 était consacrée à la future ex-ferme Bé-Donat du 113 rue de la Neigette, au centre du village.

Les déboires de Saint-Donat-de-Rimouski ont fait la une d'un média régional cet automne.

(2) La prolifération féline sévit encore à Saint-Donat un an plus tard. Loin de s'attaquer au problème, la municipalité contribue à l'aggraver. On peut lire sur la page Facebook de nos irresponsables municipaux en date du 29 novembre 2016: «Deux chatons [âgés d'environ six mois] à donner»! Un citoyen, Sébastien Dufour, fait savoir publiquement: «Il en a aussi une quinzaine à ramasser sur la rue Desgagnés...»

Source: amisdelanature.hautetfort.com 

(3) Je le cite textuellement quelques semaines avant la fermeture de l'épicerie: «Avec la disparition successive des autres services de proximité (poste d'essence, quincaillerie, dépanneur, garages, etc.), l'épicerie est certainement un des derniers remparts avant que certains se décident à quitter la municipalité pour se rapprocher des services ou que d'autres hésitent à s'installer dans notre village.(Source: Site Web de la municipalité, nous soulignons)»

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Un champ de ruines

Une journaliste à la radio et télévision d'État rend compte du «champ de ruines» qu'est devenu Saint-Donat-de-Rimouski au printemps 2017. Une résidente, Jacqueline Rodrigue, lui dit: «C'est comme si ça rapetissait Saint-Donat. On aurait toujours besoin de quelque chose qui mettrait un peu de la vie, parce que là, il commence à ne plus avoir grand chose à Saint-Donat».

Édith Drouin, «Saint-Donat-de-Rimouski n'a plus d'épicerie», ICIRadio-Canada.ca, 27 avril 2017.

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Un brin d'optimisme...

On peut lire dans le Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert l'entrée suivante:

«Ruines: Font rêver et donnent de la poésie à un paysage.»


Pour en savoir plus:

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