Charles Gill (1871-1918) Photo : Wikimedia Commons |
Le soleil se couchait; dans une poussière d'or passait la foule cosmopolite. Ce soleil couchant, cette rue que j'avais vue il y a vingt ans toute française, [...] cette foule composée de races hostiles à notre étoile, la diversité des langages[*], notre race représentée là surtout par ses prostituées de douze ans et ses jeunes ivrognes, tout cela me frappa. Nous étions demeurés près de la vitrine; j'attirai [Albert] Ferland jusqu'au bord du large trottoir; d'un geste je lui montrai le soleil et de l'autre la foule : « Regardez, Ferland, lui dis-je, regardez mourir le Canada français!!
Source
Albert Laberge, Propos sur nos écrivains, Montréal, Édition privée, 1954, p. 21. Récupéré de https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2754528 (Page consultée le 28 février 2021).
Note
[*] Par « diversité des langages », Charles Gill évoque sans doute l'anglais, le yidiche et l'italien.
Voir aussi
Lapierre, Michel. 2008. « Littérature québécoise - Charles Gill, la voix d'un Québec occulté ». Le Devoir, 12 décembre. Récupéré de https://www.ledevoir.com/lire/222962/litterature-quebecoise-charles-gill-la-voix-d-un-quebec-occulte (Page consultée le 24 mars 2021).
Zolov, Jack et Marc Beaudet. 1962. Adultes avec réserve... [Boulevard Saint-Laurent]. 27 min. 49 s. Montréal: ONF. Récupéré de http://www.onf.ca/film/adultes_avec_reserve_boulevard_saint-laurent/ (Page consultée le 24 mars 2021).
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Je me souviens!
Nous avons appris dernièrement que pour la firme en immigration MDC Canada trop de francophones vivent encore au pays.
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