lundi 8 août 2022

(Walter Obodzinsky) Au Canada multiculturel, on découvre de tout, même un nazi

Walter Obodzinsky (1919-2004)

Chez Jean Coutu, on trouve de tout, même un ami.

Au Canada multiculturel, on découvre de tout, même un nazi.

Source :

Alary, Stéphane. 2000. «Un vieillard de 80 ans présumé criminel nazi se terre chez lui... à St-Léonard!». Le Journal de Québec, 5 mars, page 2.

Texte de l'article

«Un vieillard de 80 ans présumé criminel nazi se terre chez lui... à St-Léonard!

Terré dans son duplex à Saint-Léonard, un octogénaire, soupçonné d'être un criminel de guerre nazi ayant pris part aux pires exactions, attend désormais avec anxiété la suite des procédures entreprises par le gouvernement fédéral en vue de le dépouiller de sa citoyenneté canadienne et de l'expulser du pays.

Walter Obodzinsky, 80 ans, est accusé d'avoir frauduleusement été admis au Canada peu après la Seconde Guerre mondiale, en cachant ses liens avec le régime d'occupation allemand dans sa Pologne natale, dont les SS. 

Il aurait servi dans la Jadwug Baranowitsche, l'unité de lutte aux partisans impliquée dans l'opération Hermann, de 1943.

''Cette offensive a causé des pertes humaines majeures dans la population civile. Plus de 4000 civils ont été tués et plus de 20 000 hommes, femmes et enfants ont été déportés vers des camps de travaux forcés'', lit-on dans la déclaration produite, le mois dernier, en cour fédérale, par le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration.

Le document précise qu'Obodzinsky s'était volontairement joint, en 1941, à la police auxiliaire Schutzmannschaften. Sous l'autorité de Heinrich Himmler, chef des SS, elle devait aider à la mise en oeuvre des politiques d'occupation, notamment ''l'extermination systématique des ennemis politiques et raciaux''.

Se dévêtir et à s'étendre dans la fosse

Une des atrocités imputées à ce groupe, dont le défendeur faisait partie, relate que ''le 4 novembre 1941, des Allemands et des policiers locaux forcèrent les Juifs de Jeremitche, environ au nombre de cent, à se rendre à une fosse creusée à l'extrémité du village, à se dévêtir et à s'étendre dans la fosse. Ils furent ensuite fusillés.''

Vers la fin du conflit, Obodzinsky a été muté en France, où il a déserté et s'est joint à la résistance, puis au Second Corps polonais.

C'est ainsi qu'il serait parvenu à se glisser au Canada lorsqu'on a accepté, en 1946, d'y accueillir 4000 ex-membres des forces polonaises ayant servi avec les Alliés. Il devait recevoir sa citoyenneté en 1955.

L'avocate de l'octogénaire, Me Johanne Doyon, a obtenu, jeudi, un délai de 15 jours pour étudier la preuve.

''Les faits allégués sont contestés'', a-t-elle dit, précisant que la situation était difficile pour son client.

C'est d'ailleurs poing levé et vociférant qu'une femme âgée a accueilli le Journal à la porte des Obodzinsky. Selon un voisin, l'homme a été employé d'entretien à l'hôpital St. Mary's et habite au même endroit depuis 26 ans avec sa femme.»

Photo : William Lapointe

Voir aussi


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire